Au XVIème siècle des sources salées sont découvertes en rive droite de la Gryonne, vers 860 mètres d’altitude au Bouillet.
Selon la légende , un berger remarquant ses chèvres s'abreuver à une source bien particulière , l'a trouva salée. Il l'a fit bouillir et s'aperçut que l'eau évaporée laissait un dépôt de sel dans le récipient .
Le sel acheté à l'étranger est une denrée rare et chère à l'époque , on va donc exploiter les sources salées.
La salinité de l'eau est faible ( 100 l d'eau évaporée donne 2 kg de sel ), on construit des installations de graduation pour augmenter la concentration en sel , mais les sources se tarissent et on décide de creuser dans la roche , ainsi sont nées les Mines de Bex.Le sel acheté à l'étranger est une denrée rare et chère à l'époque , on va donc exploiter les sources salées.
En 1680, commence l'exploitation minière, plusieurs puits-galeries sont fonçés manuellement en escalier pour atteindre un réservoir vertical salé que l'on croit emprisonné dans des couches d'anhydrite
imperméables en contre-bas de la montagne .
Un vaste labyrinthe de galeries , extrêmement complexe est creusé sans résultat .
En 1725 , le gouvernement bernois, alarmé par l'ampleur des travaux et par leur durée, prend la décision de fermer le chantier.
Un relevé par Isaac G de Rovéréa en 1724 montre la complexité des tracés de mines.
La mine de Bex ne contient pas de sel gemme compact , le gisement est une roche salée d'une mer qui occupait l'emplacement des Alpes il y a 200 millions d'années.
Entrée de la mine du Bouillet au XVIIIème siècle
Le front d'abattage du gisement de roc-salé au Coulat et le roulage vers les dessaloirs.
En 1867 ,quatre Bellerins, MM. Grenier, Chappuis-Veillon, Beauverd et Laurent ont l'idée de noyer les salles et galeries existantes , comme un sondage , l'eau se transformera en saumure saturée.
Ils créent la Compagnie des Mines et Salines de Bex et inaugurent ce nouveau mode d'exploitation.
Le Salinage s'effectuera dans des poêles jusqu'en 1877 et sera remplacé par l'appareil 'Piccard', (une thermo-compression baptisée du nom de son inventeur Antoine-Paul Piccard (1844-1929) .
En 1943, une centrale hydro-électrique sera construite sur la rivière Avançon pour fournir l'énergie à la Saline de Bévieux.
Les forages par sondeuses permettront ensuite, vers 1960, de dessaler la roche par injection directe d'eau , technique toujours utilisée de nos jours.
Les Mines de Sel de Bex n'ont pas été épargnées par des accidents dus au grisou qui se dégage toujours de la roche , s'accumule dans des fissures et explose à la moindre étincelle .
Beaucoup de mineurs furent brûlés et nombreux d'entre eux y perdirent la vue et la vie.
En 2001 ce gaz méthane envahit la mine de sel sans exploser mais rend nécessaire l'évacuation des personnes par mesures de sécurité.
Lors de la visite démonstration de l'inflammabilité du grisou très redouté des mineurs.
Des moyens fiables existent aujourd'hui pour déceler la présence de ce gaz inodore et dangereux, capable d'exploser à la moindre étincelle.
Depuis 2002 , la Société : Saline de Bex S.A ; poursuit l’exploitation des mines de sel avec une cinquantaine d'employés , elle produit environ 35 000 tonnes/an pour l'industrie , la viabilité hivernale , l'agriculture et l'alimentation humaine.
Elle gère aussi l'attraction touristique des mines de sel de Bex du printemps à l'automne , La visite normale dure 2 heures.
Par la porte du Bouillet, au-dessus du hameau des Dévens, on accède aux mines de sel, vaste dédale de galeries , d'escaliers et de salles creusés à la main et s'étendant sur plus de 50 km avec une température constante de 17º.
Un petit train conduit les visiteurs à travers les mines encore exploitées.
Un sentier du sel a vu le jour récemment, il permet de suivre le chemin de l'ancien saumoduc du Bévieux pour une balade d’environ 5 heures , qui présente à travers différents panneaux , l’histoire du sel et son exploitation.
Le saumoduc en bois de mélèze
Collection " Le Salinier"