L'extraction du sel a longtemps constitué l'activité principale de la commune d'Einville-au-Jard située dans la basse vallée du Sânon en Lorraine , traversée par le canal de la Marne au Rhin , elle compte 1250 habitants et fait partie des Pays du Sânon.
En 1870 , deux sociétés se disputent son sous-sol salifère , la Société Hannezo , aujourd'hui Saline Ste Marie dite Saline d'Einville et la société Colombier qui deviendra Saline St Laurent .
Les deux salines construites le long des méandres du canal
La Saline d'Einville , toujours en activité , commencera son exploitation en 1871 sur la concession de la Sablonnière qui s'étend sur les territoires d'Einville, Maixe et Serres.A partir de 1874 , 10 salles d'évaporation seront construites jusqu'en 1895 atteignant une production de 7000 tonnes par an de sel grené.
Les Saulniers mettent à sécher le sel grené au-dessus des poêles.
Payés à la tâche les Saulniers tiraient le sel des poêles qu'ils stockaient en tas sur le manteau supérieur , aprés quelques heures de séchage le sel était retiré puis emmagasiné.
A droite une péniche accostée au bord du magasin à sel vers 1895
En 1922 , la Saline avec une cinquantaine d'employés , va assurer son indépendance vis à vis des producteurs de sel groupés en comptoirs de vente , en adhérant au nouveau mouvement coopératif de Lorraine.Aprés guerre , le nombre de Saliniers va en augmentant une centaine d'hommes en 1950 et une trentaine de femmes pour l'ensachage du sel sec.
Atelier d'ensachage en 1935
La Saline d'Einville a conservé la technique des sels de poêles , dans laquelle la saumure chauffée évaporant l’eau , permet la récolte manuelle du gros sel à l’ancienne ; 25 % sur les 25 000 tonnes de sel produit annuellement provient de cette méthode.
Croquant et fondant à la fois, le sel d’Einville séduit les papilles par la légèreté des cristaux et dévoile aux gourmets une saveur unique très appréciée des connaisseurs.
" Moulins , Salinettes , Pétales de sel à l'ancienne , Diabolos "
font partie des emballages de la Saline d'Einville référencée dans la grande distribution.
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En 1869 , constitution à Lunéville de l'association Colombier- De la Ruelle pour une durée de 99 ans.L'usine occupe près d'Einville un emplacement de 4 ha sur la rive droite du canal de la Marne au Rhin.
Sa dénomination : Société anonyme des Mines de Sel et Salines Saint Laurent à Einville.
Comme la saline Ste Marie , la construction démarre fin 1871 , la concession s'étend sur les communes d'Einville , Valhey , Raville , Bienville et Bonviller pour une superficie de 1089 ha.
Elle aura la particularité comme à Varangéville d'exploiter avec la saline, une mine de sel gemme.
A partir de 1871 un puits est foncé pendant quatre ans , l'exploitation de la mine commence en 1887 par creusement de galeries de 10 à 15 m de large sur 4,50m de hauteur, 35 000 tonnes de sel gemme seront extraites cette année là et expédiées vers la soudière Solvay de Dombasle.
Roulage du minerai de sel , Mine St Laurent d'Einville.
Avant la première guerre vers 1908 , elle produira 8500 tonnes par an de sel ignigène et 48 000 t de sel gemme avec un effectif d'une soixantaine d'employés, elle occupera le 5ème rang des salines de l'Est.
En 1902 , un petit train reliant Lunéville distant de 10 km , servira aussi au commerce des produits ensachés , son embranchement industriel jusqu'au port d'Einville fonctionnera jusqu'en 1942.
Le train roulait sur une voie unique de 1 m de largeur .
En 1922 , une majorité du capital de St Laurent va entrer dans celui des salines de Varangéville , la saline va connaitre un essor important employant juqu'à 200 employés avant la deuxième guerre mondiale.
Vers 1950 c'est le déclin , la Société Salinière de l'Est va commencer l'absorption des salines de la vallée du Sânon , les Mineurs de St Laurent seront mutés à Varangéville .
En 1953 l'extraction du sel gemme de la mine est arrétée , la fermeture progressive va s'accentuer avec en 1962 , l'arrét du sel ignigène et la destruction d'une partie des bâtiments , la concession de 99 ans ne sera pas perpétuée.
Jusqu'en 1993 , un bus assurera le transport du personnel salinier reconverti à Varangéville .
Aujourd'hui seul le chevalement du puits d'accès à la mine appartenant à CSME est visible ainsi que quelques bâtiments privés.
Doc : La mémoire du sel