Aux origines de la Tour Eiffel
Pour sa sortie culturelle locale les Anciens des Salins ont pris la direction de Neuves-Maisons pour visiter les entrailles du Val de Fer. Les entrées sont situées à Neuves-Maisons, mais c’est sous le territoire de Maron représentant près de 400 km de galeries que sera exploité le filon.
Cette mine à flancs de coteaux sera ouverte sous l’impulsion de Victor de
Lespinats Maître de forges à Neuves-Maisons à partir de premières explorations en 1872.
C’est sous la conduite de bénévoles de l’AMO (Atelier Mémoire Ouvrière) que nous avons progressé en 2 groupes dans une ancienne galerie de mine pour retracer l’épopée minière des « Gueules Jaunes ».
Un travail extrêmement dur autant à l’abattage qu’au roulage car à cette époque pas de mécanisation pour ces mineurs-paysans, l’électricité n’arrivera qu’en 1904 pour le roulage.
Point de départ de l’industrialisation avec ce minerai transformé en acier dans l’usine sidérurgique construite dans la vallée, un premier haut-fourneau est construit au bord de la Moselle, alimenté à partir de 1885 par chemin de fer dit « le coucou » reliant la mine à l’usine et au canal de l’Est situé à 6 km. Neuves-Maisons connaît alors un important essor économique et démographique, la population augmente fortement, on recense 2500 habitants en 1903.
La production augmente également nécessitant la construction d’un imposant accumulateur en 1932. Ce stockage de type « Zublin » du nom de l’ingénieur suisse Édouard Zublin et de sa société spécialisée en béton armé comprend 16 silos pour une capacité de 6500 t.
Avec son architecture particulière, il est inscrit aux monuments historiques de Lorraine depuis 1992.
Dans la décennie 1950, une nombreuse main-d’œuvre italienne renforcera les effectifs atteignant plus de 750 personnes pour le travail dans la mine avant la modernisation des techniques d’exploitation.
A partir du milieu des années 1960, la production sera limitée due à la
concurrence internationale avec une forte diminution du personnel jusqu’en 1968 date de fermeture du site où il ne reste plus que 125 mineurs qui seront embauchés à la mine de Saizerais qui, elle aussi, fermera 15 ans après le Val de Fer.
L’aciérie sera également touchée passant de 4000 salariés à 450 de nos jours, les hauts-fourneaux ont disparu du paysage, remplacés par une aciérie électrique qui continue à produire des bobines de fil d’acier pour le compte de la SAM (Société des Aciers d’Armatures pour le béton) propriété du groupe italien Riva.
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A partir des années 90, la municipalité de Neuves-Maisons devient propriétaire du Carreau minier du Val de Fer. Un projet de tourisme industriel pour la mine se développe avec restauration du carreau, réalisation d’un musée dans l’ancienne poudrière, et dès 2000, mise en sécurité d’une galerie, aménagée par l'AMO, Atelier de Mémoire Ouvrière, un petit groupe de passionnés, pour l’ouverture au public.
Après la visite, une collation était prévue à la ferme de la Faisanderie à Bainville-sur-Madon. Cet établissement spécialisé d’aide au travail (ESAT) propose au cœur de son exploitation de nombreux produits du terroir dans sa boutique, un alléchant service traiteur ainsi qu’une restauration de menus prestige en semaine dans un cadre agréable, donnant directement sur l’élevage des oies en liberté du domaine.
AAS/VdF 2017/db