Le temps passé de l’empaquetage



Mise en caissettes du sel nitrité en 1972
Comme le travail n’était pas toujours régulier, le personnel féminin était également utilisé pour les besoins de la mine à la fabrication de « gossettes » des cylindres de sel en papier kraft qui servaient de bourre derrière les charges d'explosifs pour l'abatage au front de taille.
Quelques machines assuraient le remplissage des sachets papier, des étuis carton ou des boites verseuses, mais la plupart des opérations d’approvisionnement de fournitures, d'emballages, de mise en caisses ou sur palettes restaient manuelles.
Après la fusion de la Société salinière de l’Est à la marque de la SOciété COmmerciale des SELs avec la Compagnie des Salins du Midi en 1968, la marque "Socosel" deviendra " Salinor" pour Varangéville.
Une nouvelle ensacheuse fardeleuse Suisse va être installée à Varangéville en 1971 (la PKT). Cette ligne formait des sachets papier de 1 kg à partir de bobines papier imprimées sur place, les remplissait de sel fin ou gros sel, les fermait par collage, les pesait pour les regrouper en fardeaux de 10 kg rangés sur palette par 2 femmes.
![]() Ensacheuse fardeleuse en 1974 |
Après presque 40 ans de fabrication de paquets de sel, cette machine très performante (105 sachets d'un kg par minute) sera réformée à la fin des années 2000 après des productions record de 12000t en 1993.

(*3/6 calibrage du sel compacté pour régénérer les résines qui débarrassent le calcaire de l’eau dans les lave-vaisselles ou les adoucisseurs)

Le début des années 1990 verra l’arrêt du conditionnement en baril sel régénérant suite à l’introduction sur le marché du détergent sous forme de tablettes : un format pratique apportant la juste dose de produit de lavage et régénérant signant l'arrêt de l'atelier, seul la vente en vrac de sel 3/6 perdurera en camions citernes.

Fin 1984, une nouvelle ligne de fabrication de mise en barquettes de boites verseuses carton est venue remplacer et compléter les installations existantes. Elle sera automatisée par le personnel de maintenance de l’époque.
Permettant de conditionner indifféremment du sel de mer « La Baleine » importé d’Aigues-Mortes en big bag ou en sel raffiné criblé « Salinor » de Varangéville, les boites à la marque des Salins du Midi étaient commercialisées en zone nord sous 3 formats 250, 500 et 750 grammes.
La ligne de fabrication sur 2 niveaux était constituée en étage d’une machine typographique imprimant les planches papier des marques "Salinor ou La Baleine" et d’une spiraleuse. Cette machine, à partir de 3 laies papier spiralées formait des tubes cartonnés en continu suivant les formats de commercialisation. Les tubes tronçonnés à la longueur des formats de boîtes, recevaient ensuite une planche imprimée des marques selon les demandes des zones nord ou sud.

On reconnaît sur la boîte de gauche la période intermédiaire avec le fond métallique serti et le couvercle plastique collé.
Après ces nombreuses opérations les boites étaient regroupées par 12 dans des barquettes formées sur d’autres machines puis équipées d’un film polyéthylène rétracté dans un four électrique pour être mises au final sur palette. Chaque palette terminée les opératrices « tournaient » c’est-à-dire qu’elles changeaient de machines permettant d’éviter la monotonie du poste et apportant la polyvalence aux opératrices.
Lorsque cette installation fonctionnait, elle nécessitait une quinzaine de personnes depuis la distribution des ateliers de criblage des sels jusqu’à l’acheminement vers les halls de stockage et d'expéditions. L’atelier des boîtes verseuses fonctionnera jusqu’en 1993, date ou la fabrication sera reprise par les Salins d’Aigues-Mortes.

Doc : collection db "le salinier"