Collection "Sel de Varangéville" (clic)

DÉCOUVRIR LA MINE DE SEL et son musée A VARANGÉVILLE : LORRAINE- RÉGION GRAND-EST.

 Visite guidée à pied d'environ 3 heures dans la dernière mine de France en activité à 160 mètres sous terre (possibilité de restauration dans "la galerie du mineur" )                                                   "clic" sur l'image pour plus d'informations pratiques.


Saline de Tonnoy


Le village se nommait Tonnagium à l'époque gallo-romaine, Tournay en 1345 du nom des Comtes qui en étaient Seigneurs, la famille du même nom originaire de Tournai était installée à Metz dès le début du XIVe siècle.

Le blason représente les armes de la famille de Tonnoy. Cette maison d'ancienne chevalerie s'éteignit rapidement, après de nombreux revers, c'est le Comte Destogé qui devint Seigneur du lieu et fit construire le château du XVIIème siècle. Le premier château construit au XIVème siècle fut incendié par les troupes de Charles le Téméraire en 1477.
Héraldique blason : D'azur à la croix d'argent cantonnée de dix huit fleurs de lys d'or, cinq aux deux premiers quartiers et quatre aux deux derniers.
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La Société anonyme des Mines de sel gemme et Salines de Tonnoy est fondée en 1899, son but est de créer un puits de mine pour l'extraction du sel gemme solide et de construire une saline pouvant fabriquer annuellement 120 000 quintaux de sel cristallisé en poêles pendant 8,12, 24 ou 48 heures, à partir d'un puits de sondage à dissolution liquide du gisement.
Pour son  exploitation et sa commercialisation la S.A des Salins de la Moselle sera constituée en 1909 par vente de 14 000 actions des fondateurs.En 1901,la concession de 762 ha sur les bans de Benney et Tonnoy passera à 979 ha en 1909.
Une première demande est faite pour l'exploitation d'un puits foré en 1899 sur la limite des territoires des communes de Tonnoy et Benney, dans les bois au lieu dit "la rouge corvée " pour l'extraction du sel gemme  à partir d'une mine.
Le puits a recoupé 4 couches de sel sans aucune venue d'eau constatée et c'est la 3ème couche qui est retenue.
Ce gisement rencontré à la profondeur de 134 m pour une épaisseur de veine de 7 m est d'une qualité exceptionnelle, la galerie principale sur une largeur de 10 m  s'orienterait vers le sud, les secondaires y aboutissant perpendiculairement. Le vide d'exploitation était maintenu par des piliers de 10 m au carré amplement suffisant pour la tenue des morts-terrains.
La géologie du gisement autorise une pente favorable d'une dizaine de mètres pour le roulage à charge du minerai de sel vers la recette inférieure du fond.
La production évaluée à 120 000 quintaux coté à 15,75 francs/q  laisse espérer de beaux bénéfices.

Suite à la rencontre de roche dure pendant le fonçage de la galerie principale, le projet de mine sera abandonné.
En 1901, un deuxième forage de puits sur le territoire de Tonnoy, Lieu dit " aux Clavières " à la profondeur de 108 m autorisera  la Société des Salines de Tonnoy à l'exploiter par chambres de dissolution.

La construction puis la direction de la saline sera confiée en 1901 à Mr Auguste Koehl sur le territoire de Benney, un port d'accostage avec quais en béton sera construit en vis à vis de la saline sur le canal de l'Est en rapport direct d'un côté avec Pont-St-Vincent vers Toul et de l'autre côté Bayon vers Épinal.

Ce port servira pour l'approvisionnement des matériaux de construction et ensuite pour les expéditions du sel.
Le relevage de l'eau forte sera réalisé par une pompe à vapeur et son transport par un saumoduc en fonte passant sous la Moselle qui sera enterré sur une longueur de 2,5 km.
Un générateur de chauffage à houille et quatre poêles rectangulaires d'évaporation de 20m sur 10m en acier riveté seront construits. Celles-ci enfermées dans des salles d'évaporation sont surélevées sur des carneaux sinueux en briques réfractaires permettant de ralentir et chauffer les poêles par échange des gazs brûlés.

Chaque poêle produisant une granularité différente du sel selon le temps et la température décroissante entre le générateur et la cheminée.


Viendront s'ajouter des salorges pour stocker les différentes qualités de sel en vrac et un local pour le sel en sacs,  la saline ne connaîtra jamais l'électricité pendant sa durée d'exploitation, toute la manutention des sels s'effectuera à la brouette et c'est le carbure qui servira pour l'éclairage.

Quelques locaux techniques ( menuiserie, charronnerie) ainsi qu'un bâtiment d'entretien des pompes à vapeur avec à l'étage un atelier de sacherie à la marque "Sel de Tonnoy" en paquets bleus imprimés en noir.
Un immeuble d'habitation à 2 étages avec une partie réservée aux services des douanes, toutes ces constructions étaient alimentées en eau douce à partir de la source de "l'homme sauvage" en forêt de Benney.

Comme cette saline excentrée est la seule dans ce secteur, un marché local s'implantera dans les villages proches des vallées de Moselle et du Madon, le personnel sera embauché en priorité sur les communes des concessions.
En 1909, une augmentation de concession entraine une 2ème tranche avec construction de 4 nouvelles poêles identiques et un deuxième four de chauffe et sa cheminée. La saline possède désormais 8 salles d'évaporation et la production des sel en vrac pour le tannage, sacs ou sachets pour l'alimentation est multipliée d'autant, le tout expédié par voie navigable.
A partir de 1912, une troisième demande d'extension sera rejetée, les salines de Tonnoy seront alors louées à la Société Gérard et Cie des Salins et Pêcheries d'Hyères pour une durée de 15 ans qui rétrocède presque entièrement son bail au Comptoir des sels de l'Est.


La saline va fermer en 1914 par manque de personnel puis redémarrer en 1916 grâce à
Gustave Dartoy avec une quarantaine de saulniers, elle en comptera 120 jusqu'en 1927 ou une rapide opération de rachat est réalisée en avril. 
En effet suite à un refus de renouvellement de bail, une collectivité comprenant les Sociétés des Salines de l'Est 76%, de Franche Comté 19%, et le Comptoir de Bayonne 5% prend le contrôle des salines de Tonnoy.
Il fut aussi décidé que les 11 000 actions acquises par la collectivité seraient remises à la Société des Salines des Haras de Rosières-aux-Salines, dont toutes les branches sont actionnaires, avec augmentation de capital. 
A partir de 1928, la saline ne produira plus jamais de sel, son entretien en l'état sera confiée à G Dartoy qui y habite avec sa famille, elle est sérieusement endommagée par un bombardement en 1945.

A partir de 1958 les salles d'évaporation, les magasins à sel et les ateliers seront démolis, seul  les immeubles d'habitation, d'expéditions et les 2 cheminées des générateurs existent encore actuellement .


L'ancienne saline de Tonnoy de nos jours.

Source db : H. DARTOY