Collection "Sel de Varangéville" (clic)

DÉCOUVRIR LA MINE DE SEL et son musée A VARANGÉVILLE : LORRAINE- RÉGION GRAND-EST.

 Visite guidée à pied d'environ 3 heures dans la dernière mine de France en activité à 160 mètres sous terre (possibilité de restauration dans "la galerie du mineur" )                                                   "clic" sur l'image pour plus d'informations pratiques.


Sel : rupture de stock en France


Article France-Soir     Antoine Kowalski 25/12/2010 à 14h58

La semaine prochaine, les stocks de la seule mine de sel de France qui approvisionne la région parisienne, le nord-est, l’Allemagne ainsi que la Suisse et l’Autriche seront épuisés à cause de l’importante demande des collectivités à la suite des chutes de neige.

La mine de sel de Varangéville © SIPA ???

A Varangéville (Meurthe-et-Moselle), le puits inauguré en 1856 permet d’extraire chaque année 450.000 tonnes d’or blanc au rythme de 3.000 par jour. « Une fois le stock en surface et en fond de mine épuisé, nous ferons le maximum, mais ce ne sera pas suffisant », explique Denis Lomé, délégué du personnel. Au début des intempéries, il y avait à Varangéville, 85.000 tonnes de sel stockées à l’extérieur et 3.000 stockées au sec dans un hangar. Au fond de la mine, il y en avait 40.000 début novembre. Aujourd’hui, en surface, il ne reste presque plus de « sel humide ». Le stock « sec » est quant à lui réduit à peau de chagrin.

Le plus inquiétant se trouve au fond de la mine. Il y a à peine de quoi tenir une semaine grand maximum. Tout est déjà commandé et réservé auprès de Roc, la filiale des Salins du Midi et des Salins de l’Est. Roc achète à prix coûtant le sel aux salins et le revend à prix d’or aux collectivités qui grincent des dents. Entre 75 et 85 € la tonne.

500.000 tonnes bloquées aux Salins du Midi

La situation est tout autre dans les marais salants d’Aigues-Mortes (Gard) et aux Salins de Giraud (Bouche-du-Rhône), autres sites d’exploitation de la compagnie saline. Les Salins du Sud distribuent dans tout le Sud-Est et jusqu’à Lyon.
 Dans le premier, ce sont 300.000 tonnes qui sont en souffrance, dans le second, 200.000 restent disponibles. Ce n’est pas une question d’exploitation mais d’accès qui se pose à Aigues-Mortes. « On a de quoi fournir mais on ne peut pas expédier ! Le problème des camions c’est qu’avec les interdictions de circuler, ils ont du mal à arriver.

 On pourrait faire des expéditions massives mais depuis la privatisation du fret, c’est hors de prix. Quant aux barges, elles ne passent pas le canal à Aigues-Mortes parce qu’il n’est pas assez creux ! » explique Patrick Rodriguez, délégué CGT. « La ministre à beau sonner le rappel, on ne va pas sortir le sel à la brouette ! Alors je ne sais pas comment ils vont faire dans le Sud. Ils vont peut-être faire appel aux flamants roses ? » ironise Denis Lomé.
Ce dernier nuance tout de même : « Les communes sont aussi responsables en ne préparant pas assez de stock. Le sel, ça se conserve ! »

Quatre semaines d’attente
Les villes n’ayant pas suffisamment stocké se retrouvent prises au dépourvu : il y a quatre semaines d’attente. L’adjoint aux travaux de la ville de Sarreguemines (Moselle) le reconnaît, « Oui, notre réserve prévisionnelle de 250 tonnes est déjà épuisée et notre commande à Roc arrivera en janvier… » La commune peut compter sur la direction départementale des territoires (DDT, ex-DDE) qui lui vend un peu moins cher, 82,50 € la tonne de sel en vrac.

Mais même la DDT ne dispose pas d’assez de ressources. Comment font les communes ? « Nous nous débrouillons, raconte l’adjoint, nous allons chez nos commerçants racheter leur propre stock par palettes et en sacs conditionnés. C’est plus cher. » Entre 170 et 800 € la tonne ! De quoi ruiner les petites communes…

Source : Quotidien National France-Soir