Une saline appartenant d'abord à la famille de Lenoncourt fut vendue en 1291 au Duc Ferri III de Lorraine, elle lui procura d'importants revenus. L'enceinte de la saline séparée du village, protégée par des remparts était entourée d'un petit cours d'eau. L'exploitation du sel appelé "or blanc" par l'ancien régime cessa au milieu du XVIIIe siècle, sa rentabilité ayant chuté.
Elle a été remplacée au même endroit par un Haras National sous Louis XV, il est toujours présent de nos jours et rayonne sur tout le grand Est.
Héraldique du blason : D'azur à une épée d'argent garnie d'or, mise en pal, côtoyée de deux mêmes roses .
Ce blason est utilisé par la ville de Rosières depuis le XVII° siècle, avec cependant des variantes, tantôt l'épée est la pointe en bas, tantôt elle est environnée de quatre roses. Certains héraldistes pensent que les roses évoquent le nom de la localité, mais n'explique pas l'épée.
Une autre hypothèse sur l'origine du nom "Rozière" viendrait de la présence de roseaux à cet endroit autrefois marécageux. Rosières-aux-Salines était le chef-lieu d'une prévôté qui fut supprimée en 1751.
La Tour Brusle par Israël Silvestre
Saline de Rozière 1215 - 1760 (clic)
Depuis 1073 une route du sel est connue en Lorraine, cet or blanc produit en partie industriellement par les salines de Rozière depuis 1563 connurent de maintes interruptions au cours des siècles car la formation du sel dans les poêles consommait énormément de bois ce qui présentait un danger pour l'avenir des forêts.
En 1739 lié à ce problème de combustible, le degré de saturation en sel ayant sensiblement baissé on construisit un bâtiment dit de graduation, malgré cette innovation la saline cessa son activité vers 1757 par manque de rentabilité et les puits furent comblés.
Saline de Rozière 1215 - 1760 (clic)
Depuis 1073 une route du sel est connue en Lorraine, cet or blanc produit en partie industriellement par les salines de Rozière depuis 1563 connurent de maintes interruptions au cours des siècles car la formation du sel dans les poêles consommait énormément de bois ce qui présentait un danger pour l'avenir des forêts.
En 1739 lié à ce problème de combustible, le degré de saturation en sel ayant sensiblement baissé on construisit un bâtiment dit de graduation, malgré cette innovation la saline cessa son activité vers 1757 par manque de rentabilité et les puits furent comblés.
Porte ducale de Rosières-aux-salines.
La Formation en1580
Cette saline exploitait une fontaine salante naturelle, isolée dans des puits, on avait recours à divers mécanismes pour extraire cette eau salée, une roue à aubes située sur un canal de flottage dérivé de la Meurthe entraînait 2 bras articulés en bois accouplés à 2 pompes. Un autre système ci-dessous à chaines sans fin à valves dans un conduit en bois relevait l'eau forte que deux chevaux actionnaient pendant les périodes de gel ou de sécheresse du canal pour la stocker dans 2 baissoirs (grands réservoirs en bois goudronné servant à alimenter les poêles)En avril 1600, l’architecte Scamozzi s’arrête à la saline de Rozière. "Il y a ici une saline de sel blanc qui exploite la force de l’eau salée; pour la pomper, ils ont une roue qui actionne une chaîne à augets, elle gagne ensuite une grande citerne en bois de chêne puis des chaudières en fer et cuivre, longue de 30 pieds et large de 20 la font bouillir pour obtenir un très beau sel blanc et croquant. Il est si dur qu’on ne peut le tailler qu’avec des pics de fer".
Représentation d'une chaîne sans fin à cuirs d'étoupe entraînée par un manège à chevaux.
Détail du médaillon allégorique Salina d'après la Pompe funèbre de Charles III (1608).
Détail du médaillon allégorique Salina d'après la Pompe funèbre de Charles III (1608).
Le nombre de poêles signifiait l'importance d'une saline et désignait tout à la fois les bâtiments qui abritaient, la chaudière et la table à formation en fer de 8 m au carré pour Rosières, celle-ci suspendue au-dessus du foyer par 100 tirants reliés en fond de poêle par des happes.
Une équipe de 5 saulniers était nécessaire pour le service d'une poêle à Rosières, un maître de poêle pour adapter la température, un socqueur pour la formation du sel, un salineur pour récolter le sel, un valet de poêle pour l'approvisionnement en bois et le nettoyage des cendres et enfin un rouleur pour la mise en stock à la brouette. Le travail y était très pénible, la chaleur si forte irritant gorges et muqueuses enflammait parfois les charpentes spontanément.
L'évaporation de l'eau de saumure dans la poêle s'appelait "une cuite" , une cuite de sel en 1737 durait environ 48 h .
Une période de cuites (début du chauffage des poêles jusqu'au refroidissement) s'appelait "une abattue" qui pouvait compter jusqu'à 18 cuites (de nos jours, on appelle cette période une "campagne de sel ").Au terme d'une abattue la chaudière était nettoyée de son schlott ( pellicule de sulfate de calcium déposée sur les parois) à l'aide d'une massette et d'un pic , une poêle de bonne qualité résistait à 30 abattues.
Ces déchet examinés par le chimiste G-F Boulduc ressemblaient aux sels purgatifs d'Epsom réputés pour leurs bienfaits par les apothicaires d'outre-Manche, ce savant rêvait déjà d'une usine chimique sur les bords de la Meurthe. En 1731 ce sel pur d'excellente qualité obtenu par le schlott reçu le nom générique de "sel de Rosières" mais la fermeture de la saline exila cette fabrication vers les salines de Montmorot.
Les prémices de cette industrie chimique qui un siècle plus tard connue à côté des salines un étonnant essor dans les vallées de la Seille, de la Meurthe et du Sânon.
Détail d'une poêle à Rosières en 1738 avec à l'entrée l'exhalatoire pour augmenter la saturation.
Le salinage, la récolte du sel dans la poêle se faisait au moyen de râbles que l'on faisait sécher en talus sur le manteau des poêles .
La plupart de ces termes techniques ne sont plus utilisés de nos jours.
En 1757 cette saline composée de 9 poêles pour la formation de l'eau forte employait 90 personnes dont la moitié pour la délivrance, ces formalités concernant l'achat et le transport du sel de gabelle.
En 1760 , le Duc Stanislas donna commission à l'intendant de Lorraine, Marquis de la Galaizière pour l'exécution de l'arrêt officiel supprimant la saline de Rosières.
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Trois puits de sondages vont être forés sur cette zone située le long de l'actuelle Avenue des Vosges à Dombasle, le premier forage de recherche débute en 1874 en bordure de la RN4, il rencontre le gisement à 88 m.
Le deuxième puits creusé en 1876 à la profondeur de 93 m rencontre le sel à 70 m, il est situé à 150 m de la voie ferrée Paris Strasbourg, c'est ce sondage équipé d'une pompe à vapeur qui servira à l'alimentation en saumure de la saline de Portieux pendant toute la durée de son exploitation.
La saline produisait 3500 à 4000 t de sel par an jusqu'en 1900, pour atteindre 6000 t dans les dernières années de production.
Cette saline équipée de plusieurs travées de poêles produira tout au long de son existence 420 000 tonnes de sel blanc pour la consommation humaine, sel dénaturé pour le bétail et chimique pour les soudières.
Le sondage n° 3 foré en 1886 au voisinage du n°2 et proche de la voie ferrée ne sera jamais exploité, en 1904, une dernière demande de forage sera refusée.
La construction de la saline débute en 1875 elle était située en bordure de la voie ferrée à l'emplacement actuel de la gare de Rosières-aux-Salines.
Son exploitation démarre en 1876 sous la direction de Mr Aubry qui est tenu de renseigner sur registre pour les Ingénieurs des Mines, les coupes des forages, la méthode d'injection de l'eau douce dans le gisement, la manière dont l'eau salée est relevée, les quantités quotidiennes de saumure extraites, les degrés de salure ainsi que la nature des incidents survenus dans les trous de sondes.
Saline de Rosières, concession de Portieux 1875.
Elle connaîtra un arrêt d'activité entre 1942 et 1946 et un arrêt définitif en 1964 après prise de contrôle par la Société Salinière de l'Est en mai 1963.