L'histoire de la Pointe au Sel à l'ouest de l'île anciennement appelée Pointe de Bretagne est située sur le territoire de St Leu, ce cap basaltique d'une vingtaine d'hectares qui descend en pente douce jusqu’à la mer a été façonné par la dernière éruption du Piton des Roches Tendres surplombant Saint Leu. Lié au sel depuis 1704, le Cartographe Jean Feuilley en fait état sur ses plans "Ici se fait le sel".
La chaux fabriquée sur l'île dès 1850, était obtenue par combustion des coraux récupérés dans le lagon et sur les plages. Après chargement du four en couches alternées, une couche de bois, une couche de coraux, environ 400 kg de bois pour 600 kg de coraux, la cuisson durait 3 jours pour restituer environ 8 tonnes de chaux. Le dernier four à chaux a cessé son activité en 1994, inscrits aux monuments historiques depuis 1996, il porte le nom du dernier Chaufournier de l'Île Mr P. Méralikan.
Il explique comment les habitants récupèraient les précieux cristaux salés en déposant l’eau de mer dans des cavités rocheuses recouvertes de grandes feuilles de palmiers.
Il décide en même temps la construction d’un marais primaire alimenté en eau de mer et permettant la production de sel, une denrée chère et trés rare à l'époque.
En 1942, son descendant Etienne Dussac crée les salines actuelles face à l'Océan et en-dessous de l'ancienne usine sucrière sur une surface de 2 hectares.
L'installation composée d'une succession de vingt-trois bassins descendants en gradins vers l'Océan construits en pierre et basalte sont recouverts de terre glaise nivelée et compactée, la production atteindra jusqu'à 250 tonnes de sel par an.
Après guerre, l'importante reprise des importations en provenance de Madagascar entraîne la fermeture du site, qui après une reprise d'activité dans les années 1960 est de nouveau abandonné face à la concurrence des années 1970.
En 1980, un projet immobilier sur le site amène le conservatoire du littoral a racheter et classer la Pointe au sel, les salines sont remises en activité en 1996 par un Paludier venu de Guérande mais ne fonctionneront que quelques années.
En 2003, l’exploitation des salines et la vente du sel sont confiées à l’Office du Tourisme de Saint Leu sous l'égide du Conseil Général qui en est gestionnaire, un projet d’aménagement du site va voir le jour pour favoriser le tourisme.
En 2010, suite au transfert de la production de la saline vers le GCEIP (Groupement pour la conservation de l’environnement et l’insertion professionnelle) la vente de sel est suspendue le temps des restructurations.
Au premier plan Stella Matutina en contre-bas les salines de la Pointe au Sel.
En bout des salines, entre l'Océan et les cristallisoirs un musée du sel aménagé dans un ancien magasin qui servait autrefois a son stockage explique l’histoire de la Pointe au sel et présente le sel à travers une exposition et un film.
La Saline et son Musée
Il accueille depuis 2007 plus de 20.000 visiteurs par an, des visites guidées sont aussi programmées pour découvrir cet espace classé naturel et sensible où l'on peut apercevoir le Courlis Corlieu au bec arqué et au dessin de tête caractéristique, et en bord de mer, la traditionnelle "Patate à Durand" cette liane rampante médicinale qui s’enracine dans le sable et protège les plages exposées aux assauts des houles de l’Océan Indien.
Technique de production des Salines de St Leu.
La côte rocheuse ne permettant pas de recouvrir d'eau de mer les salines comme cela se fait habituellement dans les marais salants, elle est donc pompée par tuyaux à 300 m dans l'Océan Indien qui titre un degré de salure de 42g/l bien supérieur à la moyenne, l'eau de mer remplit une réserve de tête située à 25 m en élévation permettant l'écoulement naturel dans les bassins d'évaporation descendant en escaliers vers l'océan.
La disposition des bassins de partage, de décantation, les nourrices et les cristallisoirs sont conçus de façon à ce que la saumure circule par gravité de droite à gauche par un système de trappes réglables à chevilles permettant d'atteindre une concentration de plus de 400g/l depuis le réservoir principal jusqu'aux cristallisoirs.
Après cristallisation deux formes de sel sont récoltées : la fleur de sel et le gros sel.
La fleur de sel se forme à la surface en une mince pellicule de cristaux blancs après une journée chaude et sèche, elle est cueillie par les Sauniers à l’aide d’une pelle ajourée et placée dans des paniers qui seront exposés au soleil sur le rebord des bassins pour l'égoutter.
Le Saunier récolte ensuite à "l'aide balai", le gros sel du fond des bassins et l'entasse en petits monticules pour en extraire les restes d'humidité, il sera ensuite stocké et conditionné pour la vente. Chaque année, ce sont près de 100 à 150 tonnes de "Sel Pays" qui sont fabriquées et vendues dans l'île, mais le but est surtout la sauvegarde d'un savoir-faire réunionnais.
Sel Pays en 1996.
Saint Leu est aussi un ravissant port de pêche qui vous réservera un accueil chaleureux et vous proposera de multiples activités : autant sportives par la plongée (un des sites les plus réputés de la Réunion), le parapente, l’escalade, la marche, le surf (la célèbre vague gauche de St- leu), que culturelles, grâce au musée Stella Matutina, au conservatoire botanique des Mascareignes, à l'aquarium Kélonia des tortues, au musée des marais salants de la pointe au sel et aux anciens fours à chaux de St- Leu, témoins de l’histoire de l’île.
La chaux fabriquée sur l'île dès 1850, était obtenue par combustion des coraux récupérés dans le lagon et sur les plages. Après chargement du four en couches alternées, une couche de bois, une couche de coraux, environ 400 kg de bois pour 600 kg de coraux, la cuisson durait 3 jours pour restituer environ 8 tonnes de chaux. Le dernier four à chaux a cessé son activité en 1994, inscrits aux monuments historiques depuis 1996, il porte le nom du dernier Chaufournier de l'Île Mr P. Méralikan.
Anciens fours à chaux de St Leu.
Collection : Le Salinier.