Suite au projet de modernisation du raffinage de sel à Varangéville et à la demande des Salins du Midi , une enquête publique ouverte du 16 /08 au 16/09/2010 , sans observation majeure a donc été validée en Préfecture.
En effet une nouvelle installation de production de sel va voir le jour prochainement à la saline par remplacement de la ligne quintuple effet dont les principaux équipements sont en service depuis 1965 et 1972.
L'endroit choisi sur l'emplacement de l'ancien parc à charbon au plus proche de l'actuelle raffinerie , permettra l'optimisation , la prise en charge et les raccordements en tous genres des fluides .
Au siècle dernier , le pont roulant servait à décharger le charbon lorrain alimentant les chaudières à vapeur , principale énergie à l'époque pour l'évaporation des saumures.
Le premier pont roulant déchargeant une péniche de charbon.
A partir de 1999 , la vapeur sera sous-traitée à Cofathec filiale de GDF , produite à partir d'une unité de cogénération à turbine gaz , ce contrat de fourniture d'énergie prévue pour 12 ans ne sera pas reconduit .
Dans le but de minimiser les coûts d'énergie entrant à 50% dans le prix de revient actuel d'une tonne de sel ignigène , en 2011, c'est désormais l'énergie électrique qui servira à cristalliser le sel du futur dans toutes les lignes de production et qui simplifiera du même coup leur pilotage.
La diminution de 15% sur le poste énergie électrique dans la production du sel va permettre de maintenir et reconquérir des marchés de plus en plus concurrencés .
Une nouvelle structure était indispensable pour accueillir cette nouvelle ligne sans perturber la raffinerie actuelle , elle va nécessiter une dalle de 300 m3 de béton posée sur une soixantaine de pilotis de 14 à 18 m de profondeur et une armature métallique de 380 tonnes pour supporter l'ensemble du nouveau cristalliseur .
En cours de montage fin octobre , la structure qui atteindra 34 m doit être terminée , fermée avant les grands froids , une température positive étant nécessaire pour la réalisation des multiples soudures des appareils .
Fabriqué en deux éléments dans les ateliers chinois de la Société Mersen ( ex Carbone Lorraine ) , ils sont réalisés en " Alloy 31 " , un alliage particulier permettant de résister à la corrosion du sel , la partie basse du cristalliseur étant ressoudé à son arrivée à destination.
Expédiés par bâteaux depuis Shangaï début octobre , les deux éléments seront débarqués à Anvers le 3 novembre 2010.
De nouveau embarqués sur des barges , ils arrivent vendredi 12 novembre au port de Frouard , et vont être pris en charge par la Société MKTS de Maxéville , spécialisée dans le convoyage de grosses pièces.
Départ du convoi exeptionnel , les deux pièces pesant 50 et 60 tonnes pour un diamètre de 8 m vont terminer leur voyage sur des remorques routières.
Par conséquent un trajet mis en place par le transporteur va imposer un crochet de 130 kilomètres via le sud Mosellan par le Saulnois , au prix d’une logistique trés précise.
Passage du convoi à Art-sur-Meurthe
Les deux encombrants colis nécessiteront : 4 Motards de la Gendarmerie , 5 fourgons avec les employés MKTS , une vingtaine d'Agents ERDF et de France Télécom équipés de nacelles pour l'avancement des 2 mastotondes.
Le périple du convoi parti de Frouard le 15 /11 durera une semaine avec cerise sur le gâteau pour le dernier tronçon , à 2 km de la destination finale un saumoduc aérien enjambant la RD2 à 4 m de hauteur nécessitera le déchargement et rechargement des éléments pour son franchissement.
Passage de l'échangeur au-dessus du saumoduc
Mercredi 24/11/2010 le convoi est arrivé à la saline , la départementale RD2 est fermée à la circulation , une grue de 500 tonnes dans un emplacement trés limité , va prendre en charge le premier élément pour sa délicate manutention.
C'est la partie basse appelée échangeur thermique qui va être élevée puis mise en place dans la structure, cette partie est composée de plus de 6400 tubes en titane composant le corps de chauffe du cristalliseur.
Jeudi c'est au tour de la partie haute , le cristalliseur à sel qui prend le même chemin , il sera ensuite raccordé à la partie basse par soudure ne formant plus qu'un seul élément.
L'évapo-cristalliseur et tous les équipements servant à son fonctionnement que nous verrons dans un autre reportage seront réunis dans la même structure de 34 m de hauteur.
Doc : Salins